Mise à jour du marché des placements privés : T1 2025

La fin de l’exercice 2024 a été marquée par une recrudescence de l’activité de fusions et acquisitions et par une amélioration au titre des distributions, tandis que le premier trimestre de 2025 a été caractérisé par une attitude plus conservatrice dans un contexte d’incertitude mondiale croissante.
Par le passé, les placements privés ont généré des rendements attrayants au fil des divers cycles économiques, et les placements secondaires, qu’ils soient dirigés par des commanditaires ou des commandités, sont bien positionnés dans l’environnement actuel.
L’exercice 2025 a été marqué par une volatilité et une incertitude accrues sur les marchés, en raison de l’annonce par l’administration américaine de nouveaux droits de douane généralisés. Cette nouvelle a déclenché un mouvement de liquidation historique sur les marchés boursiers, que ce soit sur le Dow Jones, le S&P 500 ou le Nasdaq. En réponse à l’incertitude croissante, les entreprises ont réduit leurs transactions, ce qui a entraîné un ralentissement notable de l’activité de fusions et acquisitions.
Nous avons assisté à une volatilité et une incertitude accrues, qui n’avaient pas été revues depuis la pandémie de COVID-19, principalement en raison de l’annonce par l’administration américaine de droits de douane de grande ampleur. Immédiatement après l’annonce des droits de douane réciproques le 2 avril 2025, l’indice Dow Jones Industrial Average a chuté de plus de 1 340 points et le S&P 500 a perdu 6,65 % de sa valeur au cours de la seule journée du 3 avril, ce qui a failli provoquer l’arrêt de la négociation. Dans les deux jours qui ont suivi cette même annonce, le Dow Jones a chuté de plus de 9 %, le S&P 500, de 10 % et le Nasdaq, de 11 %, ce qui constitue la pire perte sur deux jours de l’histoire des marchés boursiers américains. Cette chute brutale a fait disparaître plus de 6,6 billions de dollars en valeur de marché, bien que ces principaux indices se soient depuis lors redressés par rapport à ces niveaux planchers.
Les turbulences et les incertitudes du marché ont entraîné un nouveau ralentissement sur un marché des fusions et acquisitions déjà affaibli. Le nombre de transactions annoncées au premier trimestre de 2025 a reculé de 4 % d’un exercice sur l’autre et de 12 % d’un trimestre sur l’autre1. Il importe de noter que par le passé, les placements privés ont généré des rendements attrayants au fil des divers cycles économiques.
Dans ce contexte, nous soulignons les principales observations suivantes :
À court terme, nous nous attendons à ce que la dislocation continue du marché incite davantage de vendeurs motivés à se tourner vers le marché secondaire, ce qui devrait améliorer les occasions d’investissement. Parallèlement, nous devrions assister à un renforcement de la diligence raisonnable, les acheteurs devant composer avec l’incertitude du marché. Dans ce contexte, les vendeurs secondaires qui mettent sur le marché des actifs de meilleure qualité et des fonds plus récents ont plus de chances de conserver leur valeur.
2024 a été un exercice record pour le flux d'opérations sur placements secondaires, les volumes atteignant 160 milliards de dollars. Cette dynamique s’est maintenue au premier trimestre de 2025, avec des volumes d’opérations sur placements secondaires de 45 milliards de dollars, soit une augmentation de 45 % d’un exercice sur l’autre. De même, le flux d’opérations secondaires dirigées par les commandités a atteint un record de 71 milliards de dollars en 2024, excédant le sommet précédent de 2021, la dynamique se maintenant en 2025, alors qu’environ 25 milliards de dollars d’activités dirigées par des commandités ont été enregistrés au cours du seul premier trimestre2.
Les investisseurs mettent l’accent sur une souscription disciplinée et axée sur la valeur et surveillent de près l’exposition de leur portefeuille aux impacts de premier et de second ordre des tarifs. Alors que l’activité traditionnelle de fusions et acquisitions se contracte en réaction à l’incertitude macroéconomique, les placements secondaires dirigés par des commandités joueront probablement un rôle de plus en plus important dans l’accroissement de la création de valeur pour les entreprises de haute qualité soutenues par des promoteurs. Les commandités sont de plus en plus contraints de redistribuer des liquidités aux investisseurs. Les véhicules de continuation permettent aux commandités de conserver des actifs très performants jusqu’à ce que les conditions de sortie s’améliorent, tout en redistribuant le capital aux investisseurs d’origine du fonds.
Les placements secondaires dirigés par des commanditaires sont également demeurés actifs au premier trimestre, avec un volume de transactions d’environ 20 milliards de dollars, comme au cours des cinq derniers trimestres2. La volatilité macroéconomique actuelle continue de soutenir l’activité sur ce segment, ce qui confirme que les fonds secondaires dirigés par des commanditaires sont un domaine d’intérêt croissant pour les placements privés en 2025.
Le rendement des distributions des placements privés étant en baisse, passant d’une moyenne de 25 % de la valeur liquidative (2013 - 2021) à seulement 12 % de la valeur liquidative au cours des trois derniers exercices (2022 - 2024), les commanditaires sont contraints de débloquer des capitaux et de chercher à tirer parti des rendements de nouvelles opportunités d’attribution. En outre, l’effet dénominateur incite les commanditaires à réévaluer leurs attributions d’actifs et à se tourner de plus en plus vers le marché secondaire pour gérer la surallocation. Cette dynamique élargit l’éventail des opportunités pour les acheteurs secondaires, avec un plus grand nombre de vendeurs, y compris les fonds de dotation, les fondations et les régimes de retraite publics, qui y participent activement. Parallèlement, des participations dans des fonds de grande qualité deviennent disponibles à des valorisations attrayantes.
Distributions en pourcentage de la valeur liquidative3

À long terme, nous pensons que l’environnement actuel alimentera les vents structurels favorables qui stimulent la croissance du marché secondaire.
Les placements secondaires ont fait preuve d’une performance constante au fil du temps, souvent supérieure à celle des marchés boursiers, en particulier pendant les périodes de perturbation économique, comme l’illustre le graphique ci-dessous. Les contraintes de liquidité qui pèsent sur les placements privés et la grande volatilité des marchés devraient constituer de puissants moteurs de croissance du marché des placements secondaires. Les rendements élevés obtenus dans un contexte d’incertitude des marchés ont fait des placements secondaires l’un des segments à la croissance la plus rapide et la plus innovante des marchés privés.
Les placements secondaires présentent habituellement un rendement supérieur pendant les récessions4

Les placements privés, en particulier les portefeuilles bien diversifiés de valeurs du marché intermédiaire, offrent des opportunités attrayantes, notamment en période de forte volatilité des marchés, et devraient être en bonne posture dans le contexte d’incertitude actuel.
Les placements privés ont par le passé fait preuve de résilience au fil des cycles du marché, surpassant les rendements des marchés boursiers de près de 8 % lors d’exercices marqués par la récession, car les bouleversements créent des opportunités intéressantes pour le déploiement rigoureux et la création de valeur à long terme (voir le tableau des rendements des rachats ci-dessous). En période de ralentissement, la détention active de titres de sociétés financées par des capitaux privés a permis de protéger la valeur, et les points d’entrée sélectifs pour les nouveaux investissements ont été bénéfiques lorsque les cycles se sont inversés.
Avec plus de 1,8 billion de dollars de liquidités disponibles au titre des placements privés5, le secteur est bien placé pour tirer parti des conditions actuelles du marché. En outre, les sociétés privées du marché intermédiaire sont particulièrement bien positionnées dans l’environnement de marché actuel, étant donné qu’elles sont généralement locales, régionales ou nationales, et donc moins tributaires des chaînes d’approvisionnement mondiales menacées par les politiques commerciales.
Rendement des rachats6
TRI net moyen par année

Notes de bas de page :
Fusions et acquisitions annoncées Source : Market Watch : M&A activity falls as Wall Street clients tap the brakes on deals.
Source pour le marché secondaire : PJT, Q1 2025 Secondary Market Insight, avril 2025 ; Jefferies, Global Secondary Market Review, janvier 2025.
Distributions en pourcentage de la valeur liquidative : Données au 30 septembre 2024. Catégorie d’actifs de Cambridge : Rachat de placements privés. Rapport flux de trésorerie/valeur liquidative. Les performances passées ne sont pas une indication des performances futures. Rien ne garantit que les tendances décrites se poursuivront à l’avenir.
Surperformance des placements secondaires : Données au 30 septembre 2024. Rien ne garantit que les tendances mises en évidence se poursuivront à l’avenir. Les performances passées ne sont pas une indication des résultats futurs. Les placements privés secondaires sont représentés par l’indice Cambridge Secondary Funds (« l’indice des fonds secondaires »), qui représente les placements secondaires et utilise un calcul d’horizon basé sur des données compilées à partir de 334 fonds secondaires, y compris des partenariats entièrement liquidés, établis entre 1991 et 2023. La performance est annualisée sur des périodes consécutives de cinq ans. L’indice MSCI ACWI est représenté par l’indice MSCI All Country World Total Return Index (l’« indice MSCI »). Cet EMB est utilisé pour évaluer la performance de l’indice des fonds secondaires par rapport à un indice de référence des marchés boursiers, en l’occurrence l’indice MSCI. Chaque apport de capital et chaque distribution de capital de l’indice des fonds secondaires est assorti d’un investissement et d’une vente égaux et opportuns de l’indice MSCI de référence, respectivement. Le TRI de l’EMB qui en résulte constitue une base de comparaison avec le TRI de l’indice des fonds secondaires ; toutefois, la stratégie d’investissement de l’indice MSCI diffère de la stratégie suivie par les fonds représentant l’indice des fonds secondaires et, par conséquent, une comparaison directe peut ne pas être significative.
Source pour les liquidités disponibles : Données au 31 décembre 2024. Données obtenues de Private Equity Preqin, à l’exclusion du capital-risque et du capital-développement.
Rendement des rachats : Source : Cambridge Associates ; septembre 2024. Représenté par les rendements combinés par année de référence. Comprend les rendements des investissements dans les rachats à l’échelle mondiale de 1990 à 2021. Les rendements des années 2022 à 2024 ne sont pas inclus comme il s’agissait du début de la période d’investissement. Les années marquées par une récession comprennent 1990, 1991, 2001, 2002, 2008, 2009 et 2020 ; toutes les autres années de cette période sont considérées comme des années non marquées par une récession. L’EMB de référence est représenté par l’indice MSCI World Total Return Index.
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